Quelle est la genèse de ce spectacle ?
Du strip au tease est un petit format du spectacle Strip, au risque d’aimer ça, joué au festival d’Avignon cet été. On souhaitait interroger la nudité dans la société d’aujourd’hui et plus particulièrement dans le cinéma. Le strip tease est encore un peu tabou et très stéréotypé. L’idée, c’est de déconstruire ces stéréotypes. Le strip tease est un art militant. Dans cette pièce, on s’intéresse au versant historique, depuis le burlesque aux États-Unis dans les années 1920 et on montre comment c’est devenu une danse performative.
En quoi le strip tease est-il un art militant ?
Dans les années 1920 aux Etats-Unis, la nudité était interdite au théâtre et au cinéma. Les clubs et cabarets étaient des lieux fermés. En faisant des recherches, on s’est rendu compte que pour des femmes, le strip tease leur permettait de travailler et donc de gagner leur indépendance dans une société patriarcale où les femmes n’avaient pas le droit de travailler. Certaines en ont fait une performance, avec une technicité du corps, en cassant le quatrième mur pour poser des questions au public sur la nudité.
Dans l’histoire du cinéma, les personnages de femme stripteaseuse sont considérées comme des victimes, souvent à la merci d’un proxénète. Là, nous transformons cette image, la victime devient une artiste.
Quels sont vos projets à venir ?
Nous travaillons sur un nouveau spectacle Tout est rentré dans le désordre prévu pour octobre 2025, sur les funérailles et donc la mort.