Lili Sohn, des BD qui témoignent et réparent

Atteinte d'un cancer du sein à 29 ans, Lili Sohn* prend le crayon pour mettre des mots, des images et beaucoup d'humour sur ce qui la traverse. Le 12 octobre à 15h, elle présentera son dernier album sur sa ville, Marseille, à la librairie La malle à bulles à Lunel.
Atteinte d’un cancer du sein à 29 ans, Lili Sohn* prend le crayon pour mettre des mots, des images et beaucoup d’humour sur ce qui la traverse. Le 12 octobre à 15h, elle présentera son dernier album sur sa ville, Marseille, à la librairie La malle à bulles à Lunel.

Comment la bande dessinée est-elle arrivée dans votre vie ?

J’ai d’abord été graphiste, j’ai toujours dessiné mais je n’ai jamais accordé un véritable espace à cette pratique. J’ai commencé la BD il y a 10 ans lorsqu’on m’a diagnostiqué un cancer du sein précoce. J’ai ouvert un blog pour raconter ce qui m’arrivait. Ça a été instinctif. J’ai eu de très bons retours et très vite on m’a contactée pour publier.

Vous ne faites pas que raconter votre quotidien, vous y mettez de l’humour…

Pour moi, c’était une question de survie. Je me suis dit je n’ai pas choisi cette maladie et je décide d’en faire autre chose et d’y mettre une dose d’humour pour rendre ça moins rude. Ça a été thérapeutique. Le fait de dessiner ce qui m’arrivait me permettait de mieux le comprendre. Ça a aussi servi à ma famille et à mon entourage pour comprendre ce que je vivais, puis aux médecins et à d’autres femmes également atteintes d’un cancer du sein.

Il s’agissait de déplacer le curseur sur une généalogie : celle de nos appartements, notre rue, notre quartier.

Vous avez ensuite exploré d’autres horizons, jusqu’à ce dernier album, sorti en mai, que vous nous présenterez le 12 octobre. Pouvez-vous nous en parler ?

Chronique du grand domaine raconte l’histoire de mon immeuble. C’est la petite histoire dans la grande histoire de Marseille. Je suis allée à la rencontre des habitants, cette communauté non choisie de gens qui vivent les uns à côté des autres. On s’intéresse souvent à son histoire généalogique. Là, il s’agissait de déplacer le curseur sur une autre histoire, une autre généalogie : celle de nos appartements, notre rue, notre quartier.

Je veux voir ce qui reste de ce militantisme.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Sur l’histoire de mon village d’enfance en Alsace qui a vu arriver la construction d’une autoroute. Les habitants se sont battus contre ce projet. L’autoroute s’est faite quand même et je veux voir ce qui reste de ce militantisme. Je travaille aussi sur une série BD pour les enfants et un podcast sur Chronique du grand domaine. C’est la notion de récit qui m’intéresse beaucoup.

*Crédit photo : ©Morgane Renou
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